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BECKRI HAMID HAGGAR DJOUGOUROU

Juriste de formation, Fiscaliste financier, Expert en Droit et Pratiques des Contentieux Publics, Diplômé de l'Université de Paris et de la prestigieuse Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Saint-Louis au Sénégal. Je déploie ma plume sans chercher à nuire ni à plaire à quiconque, dans le seul but de m'éloigner du conformisme intellectuel et de dissuader l'adhésion à la pensée unique.

Quelles conséquences cette cession des filiales de la Société Générale au groupe Coris Holding, une banque burkinabé, aura-t-elle sur les employés tchadiens et comment cela influencera-t-il leur avenir professionnel ?

 

LES INSTITUTIONS BANCAIRES FRANÇAISES CHOISISSENT DE RÉDUIRE LEUR EMPREINTE DANS PLUSIEURS PAYS D’AFRIQUE !

 


Il y a deux mois, pendant que je séjournais dans un cabinet juridique fiscal et financier de renom basé à Dakar, j'ai eu l'opportunité de m'impliquer dans des projets de recherche approfondie. C'est à ce moment-là que mon supérieur hiérarchique m'a partagé des informations d'une grande importance. Il m'a révélé que la Société Générale avait pris une décision majeure de se retirer du marché tchadien, ainsi que de plusieurs autres pays africains où elle était présente. Ce retrait de la Société Générale a suscité de nombreuses interrogations et généré diverses spéculations. Alors que la Société Générale était fortement implantée dans ces pays, il semble qu'elle ait décidé de mettre fin à ses activités et de se retirer complètement de ces marchés. Les raisons précises de cette décision n'ont pas été explicitement divulguées, mais il est probable que des facteurs tels que la rentabilité, la concurrence ou les opportunités de croissance aient joué un rôle déterminant.

 

Vendredi dernier, la Société Générale a annoncé qu'elle avait conclu des accords avec deux groupes bancaires africains pour transférer quatre de ses filiales. Le groupe Vista acquerra deux filiales au Congo et en Guinée Équatoriale, tandis que le groupe Coris reprendra les deux autres au Tchad et en Mauritanie. Ces accords impliquent la vente totale des parts détenues par la Société Générale dans ses filiales africaines locales. Les filiales au Congo et en Guinée Équatoriale seront cédées au groupe Vista, tandis que celles en Mauritanie et au Tchad passeront sous le contrôle du groupe Coris. Le groupe exprime sa confiance quant à la capacité du Groupe Vista et du Groupe Coris à poursuivre la stratégie de développement de ces entités, comme indiqué dans le communiqué publié jeudi. À l'heure actuelle, la Société Générale détient respectivement 93,5%, 57,2%, 95,5% et 67,8% des actions dans les filiales du Congo, de la Guinée Équatoriale, de la Mauritanie et du Tchad.

 

Dans le même contexte, le président du Groupe Coris, Idrissa Nassa, a révélé la signature d'un accord de rachat entre Coris Holding et la Société Générale le mercredi 7 juin 2023. Cet accord porte sur l'acquisition des filiales de la Société Générale au Tchad et en Mauritanie. « Il marque une étape significative pour le groupe Coris Holding, car il lui permet d'élargir sa présence en Afrique centrale et en Mauritanie, lui conférant ainsi une présence dans un total de 11 pays africains ». Il est important de noter que la réalisation de cet accord est soumise à une réglementation qui sera en vigueur jusqu'à la fin de l'année 2023. La Société Générale envisage également de se retirer de la Tunisie, où elle est présente par le biais de l'Union Internationale de Banques (UIB), dont elle détient 52,34 % du capital. Selon un communiqué du groupe, une réflexion stratégique est en cours concernant cette question. Des discussions sont en cours avec des acheteurs potentiels, mais aucune exclusivité n'a été mentionnée à ce stade.

 

Quelles sont les raisons qui ont conduit la Société Générale à prendre la décision de se retirer du marché financier au Tchad, en Mauritanie, au Congo et en Guinée équatoriale ?

 

La Société Générale a décidé de se retirer du marché financier au Tchad, en Mauritanie, au Congo et en Guinée équatoriale pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la concurrence intense avec d'autres institutions financières, à la fois locales et internationales, a rendu difficile pour la Société Générale de maintenir une part de marché significative dans ces pays. Des banques locales plus établies ou des acteurs internationaux mieux positionnés ont pu exercer une pression concurrentielle importante. En outre, chaque pays présente des défis économiques et réglementaires spécifiques qui ont influencé la décision de la Société Générale. Des instabilités économiques, des réglementations complexes et des risques politiques peuvent rendre les activités bancaires plus difficiles et affecter la rentabilité à long terme.

 

Cependant, il est important de souligner que le retrait de la Société Générale de ces marchés ne signifie pas un abandon complet de l'Afrique. Au contraire, il s'agit d'une stratégie de réorientation pour concentrer les ressources sur des marchés où la Société Générale est mieux positionnée et où elle peut obtenir de meilleurs résultats. Il s'agit d'un réalignement stratégique courant dans le secteur financier, où les entreprises évaluent régulièrement leurs opérations et leur présence géographique pour optimiser leur rentabilité et leur efficacité. La Société Générale peut chercher à renforcer ses activités dans d'autres régions où elle possède des avantages concurrentiels plus solides et où elle peut jouer un rôle plus prépondérant. Cette décision vise à capitaliser sur les opportunités de croissance dans d'autres marchés où la Société Générale peut exercer une influence plus marquée et maximiser ses performances.

 

Ces accords sont survenus peu de temps après l'annonce de la nomination de Slawomir Krupa à la tête de la Société Générale, en remplacement de Frédéric Oudéa qui a dirigé l'entreprise pendant 14 ans. À l'heure actuelle, le groupe est en pleine période de réflexion quant à la stratégie à adopter, car il affiche des performances et une envergure nettement inférieures à celles de sa rivale historique, BNP Paribas. Le nouveau dirigeant, Slawomir Krupa, prévoit de présenter son plan stratégique pour l'avenir en septembre.

 

Quelles conséquences cette cession des filiales de la Société Générale au groupe Coris Holding, une banque burkinabé, aura-t-elle sur les employés tchadiens et comment cela influencera-t-il leur avenir professionnel ?

 

La cession des filiales de la Société Générale au groupe Coris Holding aura certainement des conséquences sur les employés tchadiens de la banque. Les changements organisationnels qui accompagnent une telle acquisition peuvent entraîner des ajustements dans la structure du personnel. Les employés tchadiens pourraient être confrontés à des scénarios tels que des transferts vers la nouvelle entité, des réaffectations de poste, des départs volontaires ou d'autres mesures de restructuration. Ces décisions dépendront des politiques et des plans adoptés par la Société Générale et le groupe Coris Holding.

 

Il est important pour les employés tchadiens concernés de rester en contact avec leur employeur pour obtenir des informations actualisées sur leur statut professionnel et les mesures prises pendant cette période de transition. La communication ouverte et transparente entre la direction et les employés est essentielle pour atténuer les incertitudes et les inquiétudes. Dans de tels cas, les représentants syndicaux ou les conseils juridiques peuvent fournir un soutien aux employés pour s'assurer que leurs droits et leurs intérêts sont pris en compte. Ils peuvent les conseiller sur les options disponibles, les procédures à suivre et les éventuelles négociations pour garantir des conditions équitables lors de la transition.

 

Il est également important de noter que l'acquisition par le groupe Coris Holding peut offrir de nouvelles opportunités aux employés tchadiens. Le nouveau propriétaire peut avoir une vision stratégique différente et mettre en œuvre des plans de croissance ou d'expansion qui pourraient créer de nouveaux postes ou ouvrir des possibilités de développement professionnel pour les employés existants. Dans l'ensemble, l'impact sur l'avenir professionnel des employés tchadiens dépendra des décisions prises par la Société Générale et le groupe Coris Holding, ainsi que des mesures mises en place pour assurer une transition harmonieuse et équitable pour tous les employés concernés.

 

 

 

 

Beckri Hamid Haggar Djougourou, Juriste de formation, Fiscaliste financier, Expert en Droit et Pratiques des Contentieux Publics.

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